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Régime Hyperprotéiné
30 août 2009

Délire Fièvreux...

Samedi 29 Aout 2009

38°

Une étrange idée a traversé ce matin mon esprit. Au sortir de la douche je me suis mis à penser aux conséquences qui pourraient découler d’une modification profonde de nos sens. Si le toucher devait prendre la place de l’odorat ou bien la vue celle de l’ouïe, quelles en seraient les inconvénients? Si nos oreilles devaient percevoir les odeurs, serions nous capables de ressentir de nouvelles sensations olfactives. Car jusqu’à présent, nos deux narines se trouvant dirigées vers un même point, le parfum inhalé n’est-il pas toujours exclusif ? Si l’oreille droite devait humer celui, douceâtre, de pétales de roses et que celle de gauche devait tomber sur celui de gaz d’échappements, le mélange des deux risquerait de donner des résultats plutôt surprenants. Je n’aimerai pas avoir en lieu et place de mes empreintes digitales cinq paires d’yeux capables de fureter dans une dizaine de directions différentes et simultanées. Se forcer à loucher lorsque l’on est gamin est déjà une sensation désagréable qui mène parfois jusqu’à la migraine alors imaginons que nous ayons à gérer cinq fois plus d’images imprimées dans notre cerveau et superposées les unes aux autres. Rien qu’en y pensant, j’en ai la tête qui tourne.

39°

Il y a autre chose aussi. Je ne crois pas me tromper lorsque j’écris que les seules parties de notre corps qui restent insensibles au maltraitances sont les cheveux, les ongles des pieds, ainsi que ceux des mains. Si tout finissait par s’inverser, et qu’au contraire nous pouvions nous débarrasser d’un nez trop long, d’un index de pied dépassant allégrement le gros pouce qui le côtoie ou encore d’oreilles si grandes que nous serions obligés de passer les portes à pas chassés, et ce, d’un grand coup de ciseaux… Hum. Dans ce cas là, nous pourrions tous concourir dans la catégorie « cheveux les plus longs au monde » du livre Guiness des records. Le rouge à ongles reviendrait cher aux femmes coquettes et nos champions d’athlétisme seraient condamnés à ne vivre leurs ambitions de gloire qu’au travers de leur rêves.

40°

C’est vrai, je l’avoue. Il m’arrive de n’avoir rien de mieux à faire que de penser à ce genre d’idées. Tordues. Peut-être. Quoique. Cela pourrait servir de base à un court-métrage. Je vais peut-être d’ailleurs en parler à alex qui cette nuit m’a demandé si j’étais intéressé par l’éventualité de participer à la réalisation d’une bobine expérimentale. Moi qui croyait qu’improvisé, le tournage d’un film, même très court, devait tenir sur des bases solides, cet homme étrange m’a affirmé le contraire. Il me rappelle cet autre personnage que j’ai bien connu et qui affirmait produire une musique concrète. Lorsque je me suis rendu sur son site personnel, j’ai pu réaliser combien ses créations étaient d’une prétention à sa hauteur. Une série d’enregistrements incohérents, déstructurés et fainéants qui ne témoignaient chez cet homme d’aucun talent pour l’arrangement et encore moins d’un sens créatif. J’imagine qu’aujourd’hui, les seuls encore capables de s’émerveiller dans ce vide astral sont les novices en la matière. Il n’a pas eu cette chance avec moi qui depuis des années m’intéresse aux origines de ces nouvelles musiques émergeantes dont les sources proviennent en partie d’artistes tels que Pierre Henry. Producteur lui-même de ce que l’on appelait alors la musique concrète. Un procédé qui malgré l’étrange ordonnancement des matières premières avait un sens à mes yeux. Comme au cinéma il est toujours plus ardu de faire rire que  pleurer, en musique il est plus simple de produire de la merde lorsque l’on est mauvais que des chefs-d’œuvre lorsque l’on est un génie.

41°

Des personnages, j’en ai rencontré. Entre ceux qui ont fait (et font toujours) mon admiration et ceux qui s’admirent seuls devant un miroir, il y a de quoi écrire une encyclopédie en trente volumes sur les travers et les bienfaits de l’homme. Il est amusant de constater combien physiquement ces derniers accumulent des points de ressemblance frappants. Entre le sourire niais. Un profil de type « bas du front ». Un corps de semi-athlète ayant laissé choir son sport favori depuis belle lurette, il est facile de les reconnaître lorsque l’on en croise un dans la rue. Et là, je ne parle que des hommes puisque les femmes, elles, ont tellement de sous-catégories dans le genre que la liste serait trop longue à établir ici. Revenons alors sur celui qui nous intéresse. L’homme donc. Celui qui roule en décapotable, une paire de lunettes de soleil perpétuellement rivée au dessus du crane (et jamais au grand jamais sur le nez. Vous comprenez, ça laisse des traces de bronzage), est le type même du beauf narcissique. Il est généralement fou, fou, fou amoureux. De son image. De ses pensées. Il connait tout sur tout. Il lui arrive même parfois de nier l’évidence sur un sujet qu’il ne comprends pas toujours et dont il prendra connaissance dans une encyclopédie à son retour chez lui. Histoire d’avoir l’air plus intelligent la prochaine fois. Ou moins bête en tout cas.

Il y a quelques spécimens (pas si rares que ça maintenant que j’y pense). Ce sont les adorateurs du dieu Tuning. La voiture glissant sur un tapis luminescent bleuté, ils retrouvent leurs congénères au beau milieu d’un parking où les attendent déjà une tripotée de lobotomisés, le coffre arrière des voitures ouvert en grand, une musique tribale (voire primaire) exprimant la pleine pensée de ces êtres qui malgré leur constante expansion n’ont jamais croisé ma route.

Mais je m ‘égare puisqu’à l’origine je devais parler de ceux que j’admire. Au lieu de perdre autant de temps à mépriser ces hommes si différents de moi, j’aurai dû citer Patrick. Pas très grand par la taille mais si imposant de par sa culture que je ne serai pas étonné un jour de le voir participer et remporter Questions pour un champion.

J’aimerai avoir le temps d’en parler maintenant mais je sens déjà le train ralentir sa course.
Montpellier me voilà.
J’arrive ma douce Anna.

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